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Editorial : Nomination des membres du haut Conseil de la jeunesse : Une affaire de puissants

La liste de la nouvelle équipe du Haut Conseil de la Jeunesse vient d’être rendue publique par un décret présidentiel. Les heureux élus sont issus dans leur majorité de la « jet society ».

Ainsi, la présidente du Conseil Zeinabou Mint Abdel Jelil n’est autre que la fille de l’ex sénateur Salek Abdel Jelil, maire de Ghoudiya et Président de l’Association des Maires du Tagant. C’est l’un des alliés du camp politique dirigé par Yahya Ould Ahmed El Waghef et Mokhtar Ould Diaye, deux pilliers du régime.

Il  y a aussi sur la liste plusieurs autres fils et filles d’élus dont Salka El Mehdi Moubarak, fille du maire de Kankossa et Mohamed Yahya  Mohamed El Moustapha fils du maire de Magta Lahjar et frère du président de la Commission des jeunes du parti au pouvoir INSAV. Son autre frère est DAF de la primature. Ce sont toujours des protégés du camp de Ould Diaye.

Est membre également du Conseil Zeinabou Vadili Raiss fille du célèbre juge Vadili ex directeur de la Synthèse au ministère de l’intérieur et ex Conseiller au ministère de la défense. C’est la nièce du Général Ould Raiss qui est directeur du matériel à l’Etat Major national.         

La liste est très longue et ce sont les fils à papa comme d’habitude dans pareilles circonstances qui se taillent la part du lion.

C’est malheureusement la règle en Mauritanie où pour accéder à un poste de responsabilité si minime soit-il-du simple chef de division au responsable de la haute administration-  il faut disposer d’un solide appui : s’appuyer sur un clan politico-tribal ou sur une personnalité qui a pignon sur rue au sein du pouvoir.

Au niveau de la fonction publique et des sociétés d’état, les promotions sont anarchiques et n’obéissent à aucun plan de carrière.

Ce système inique et injuste permet à une certaine nomenklatura locale de faire main basse sur tous les leviers de commande en excluant systématiquement tous les autres.

De ce fait, au niveau des nominations et des différents recrutements opérés au sein des services de l’Etat ou des corps militaires et paramilitaires l’interventionnisme et les bras longs sont des critères décisifs.

La compétence est souvent le grand absent de la grille. Ce n’est donc pas un hasard si on assiste régulièrement à des promotions fantaisistes qui sont autant de coup de massue qui empêchent le pays d’aller de l’avant.

Nos dirigeants ne semblent pas prendre la mesure des dangers de cette problématique et continuent leur fuite en avant privant ainsi la majorité des cadres compétents de leurs droits légitimes et promouvant une médiocrité familiale et clanique  qui mine tous les efforts de développement.

Bakari Gueye

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