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Le siège du Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile a abrité aujourd’hui une importante cérémonie au cours de laquelle des récépissés numériques provisoires ont été distribués à 4 associations dont l’Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA Mauritanie) dirigée par le député Birame Dah Abeid.
Dans un mot prononcé pour la circonstance M. Cheikh Ahmed Ould Ahmed Salem Ould Sidi Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile a souligné l’importance de cet événement qui marque dit-il le début de la mise en œuvre de la loi 004-2021, une application qui était attendu depuis quelques mois. C’est poursuit-il une demande qui date de plusieurs décennies.
Cette loi a-t-il ajouté constitue un bon qualitatif dans le respect des libertés individuelles et collectives car le droit d’association va de pair avec la démocratie.
La loi en question poursuit-il va consolider l’ancrage des libertés en ce sens qu’elle a connu plusieurs améliorations par rapport à la loi de 1964.
Le Commissaire a salué la création d’une plate-forme électronique qui permet à tous les demandeurs de récépissés de déposer leurs dossiers.
Il a aussi réaffirmé l’importance de la Société Civile qui est de son point de vue un partenaire au développement qui a un rôle important à jouer. De ce fait note-t-il elle doit participer à toutes les étapes du processus, de la conception à l’exécution et au suivi.
Le Commissaire s’est engagé à la formation et à l’encadrement des associations avant de conclure en affirmant que la balle est dans le camp de la Société Civile.
Après avoir réceptionné le récépissé de IRA Mauritanie des mains du Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile Birame Dah Abeid a adressé un message à l’assistance composé en majorité des cadres et militants du mouvement.
Le député s’est vivement félicité de l’événement affirmant qu’il s’agit d’ « une journée mémorable qui traduit l’unité des mauritaniens et leur marche commune vers la justice, l’état de droit et la démocratie qui s’affirme et se réalise. »
Et d’ajouter que la démocratie se construit avec la lutte. Revenant sur la genèse du mouvement IRA, Birame a rappelle que c’est le 23 Octobre 2008 que la réunion constitutive s’est tenue dans une maison du quartier de Riyad à Nouakchott.
Et à l’issue de discussions marathons et à bâtons rompus le groupe constitué au départ de 73 personnes a jeté l’éponge dans son écrasante majorité au moment de la signature de la Charte. Elles ont jugé que la mission était impossible. Seules 7 personnes étaient restées et s’étaient engagées à se jeter dans la bataille.
Aujourd’hui un des 7 fondateurs du mouvement est décédé, 2 ont pris le large et seuls les 4 restants ont su tenir le coche et arrivés au bout du tunnel. En plus note Birame de dizaines de milliers de militants qu’il a chaleureusement félicité à cette occasion.
Le président du mouvement IRA a rendu un vibrant hommage aux amazones du mouvement, des femmes dont il a salué la bravoure et l’esprit de combativité. Il a cité entre autres : Jemal, Ghlana, Marième Mint Cheikh et Leila Ahmed.
Au nom de ces femmes qui ont dit-il souffert le martyr Birame a prononcé son pardon pour les présidents, pour la justice, pour les membres des forces de sécurité qui les battaient. « Notre rôle c’est de pardonner » a-t-il martelé.
Birame a également remercié tous ceux qui ont apporté leur soutien au mouvement IRA publiquement ou en cachette.
Il a également rappelé que l’action de son mouvement s’est toujours inscrite dans le respect des lois nationales et internationales. « La Mauritanie c’est notre pays et nous n’avons jamais outrepassé ses lois. »
Rappelant le succès du mouvement IRA à travers le monde et la reconnaissance et la crédibilité dont il jouit, il s’est engagé à mettre à contribution tout ce capital pour rehausser l’image du pays au sein des instances internationales.
Birame s’est également dédouané au sujet de l’utilisation d’un diminutif tendant à dévaloriser la communauté maure.
A l’endroit du président de la République Birame s’est écrié : « Je cherchais un ami et je l’ai trouvé en la personne de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ».
Il a aussi qualifié le président Ghazouani d’être un homme de parole et a invité les mauritaniens de lui donner le temps pour réaliser ses promesses.
Le président du mouvement IRA a conclu en ces termes : « Ce jour voit la plus grande réalisation dans le domaine des libertés publiques en Mauritanie de 1978 à nos jours. Je n’ai pas de mots pour exprimer ma joie et celle des militants. »
Ce modèle de partenariat entre le gouvernement et la Société Civile est dit-il une fierté que le monde entier doit voir.
Notons enfin qu’en vertu de la loi 004-2021 les récépissés passent par deux phases : un premier récépissé provisoire donné par le Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile et le récépissé définitif octroyé par le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Bakari Guèye
