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Tribune: Traque des escrocs et faussaires (Épisode 04)

Layite DIENG

Satan, « l’incarnation même du déshonneur, de l’indignité et de la perfidie, » et « ancien bagnard, trafiquant de drogue, voleur, faussaire, menteur et escroc devant l‘Éternel. » dont je n’ai pas encore divulgué le nom est sur le point de faire dans son froc. Il se démène comme un diable dans un bénitier. Pourquoi tout ce branlebas et toute cette trouille quand on n’a rien à se reprocher ? Ses acolytes et lui ont tenté de me museler. Un jeune collègue à moi que je prends pour un petit frère est passé me voir offrir ses bons offices. Ma réponse a été très polie mais claire et ferme : le feuilleton continue. Ils sont entrés en contact avec le site web où mes articles sont publiés pour me faire bâillonner. Il leur a été  signifié que leur droit de réponse est garanti et qu’ils n’ont qu’à réagir par écrit que le site web s’engage « à publier conformément aux règles et principes du journalisme. » Mais ces pseudo-enseignants n’osent pas, ne peuvent pas croiser le fer – la plume plutôt – avec moi. Je les mets au défi de le faire. S’aventuraient-ils à relever le défi que je leur lance dans leur français approximatif et mâtiné de fautes de toutes sortes et je leur donnerais l’estocade illico presto.

Ayant lamentablement échoué dans ses tentatives de me faire censurer, Satan eut recours, à mon égard à une stratégie que seul un nigaud de la pire espèce adopterait. Il se mit à proférer des menaces et invectives à moi adressées indirectement, j’ai bien dit, indirectement. Ce n’est pas malin Satan. C’est le comble de l’idiotie. Tu es en train de te démasquer toi-même. Il est bien vrai que tu as bien pris soin d’être très circonspect en te répandant en invectives et menaces à mon endroit dans un lieu plus ou moins désert. Mais ne sais-tu pas que les murs ont des oreilles ? Je t’en supplie, ne marche pas sur mes platebandes. Laisse-moi le privilège et l’honneur de révéler aux mauritaniennes et mauritaniens, à la justice de mon pays tes noms et prénoms, tes nationalités, les escroqueries et les faux et usages de faux dans lesquels tu es impliqué.

Satan aura fort à faire pour me faire taire. Les chiens aboient – pardon, le chien aboie – et la caravane passe. Je connais très bien ce fort en gueule. Chien qui aboie ne mord pas. D’ailleurs je ne lèverais pas le plus petit doigt pour ne pas le souiller quand bien même devrais-je être mordu par ce chien. Si cela arrivait, la loi prévaudrait. Mais que l’on ne s’y méprenne point. Je ne suis nullement en déficit de hardiesse ni de combativité. Ô que non ! Ô que non ! Les principes moraux et valeurs morales, éthiques et sociales auxquelles j’adhère fermement m’interdisent de déchoir de mon rang qui est aux antipodes de celui de Satan qui n’a pas une once de probité morale. Mon arsenal à moi c’est la loi, les valeurs morales, les principes moraux, la probité. La droiture somme toute.

Je continuerai à dénoncer inlassablement et avec beaucoup de véhémence les magouilles, les vols, l’immoralité de Satan et des personnes de la même trempe que lui. Il faut que ces quidams sachent qu’ils ne sont pas en territoire conquis et que les mauritaniennes et mauritaniens ne sont pas des débiles mentaux. Je me contrefiche éperdument de leur état d’âme et de leurs réactions. Nous ne permettrons plus qu’on nous arnaque, qu’on déprave nos enfants, qu’on les incite à la débauche, qu’on engrosse illégitimement, illicitement nos filles, qu’on gère des débits de boissons alcooliques chez nous …

Que ces énergumènes sachent aussi que mon message a atteint qui de droit. Savez-vous qui c’est qui de droit ? Qui de droit s’est déjà autosaisi de cette affaire. Je les mets donc en garde et les conseille de changer de mentalité et de comportement s’ils ne veulent pas précipiter leur descente aux enfers et séjourner (encore) en prison.

La bravade de Satan mentionnée supra m’a fait monter la moutarde au nez et m’amène à le braver. Je me proposais de desserrer un peu la vis en espaçant la fréquence de la parution de mes articles. Un collègue et ami qui a pitié de lui m’a prié avec beaucoup d’insistance de le faire. Dorénavant je corserai mes articles chaque fois que le bravache, l’imposteur qu’il est, fera des sorties pareilles. Ils seront plus longs et plus mordants. J’ai plusieurs cordes à mon arc. J’en ai une ribambelle.

Voici l’abracadabrantesque histoire qui a valu à Satan d’avoir été l’un des locataires de l’une des cellules de la prison de Reubeus à Dakar. Voyez ! Nous avons affaire à un malfrat international. C‘était du temps où Satan était chrétien, catholique précisément. Mais il tourna casaque plus tard et devint protestant. Allez savoir à quel mouvement de ces deux branches du Christianisme il était affilié ! Était-il méthodiste, luthérien, presbytérien, catholique de l’église latine, catholique de l’église orientale …. ? De quoi en perdre son latin !

Fiché par la police sénégalaise et connu dans les salles d’audience des tribunaux de Dakar, Satan se voyait ruiné, perdu en tout cas, sans avenir au Sénégal. « Il me faut maintenant aller dans un pays où je serai inconnu du bataillon » mijotait-il en prison. Il ne tarda pas à trouver le pays où il pourrait se refaire une virginité. Ce pays de cocagne c’est la Mauritanie.

Après avoir purgé sa peine, crasseux, famélique, vêtu de haillons, chaussé de tongs usées, baluchon à la main, Satan débarqua chez nous, toujours en quête de butin plus riche et plus facile. On n’a aucunement besoin d’être grand clerc pour savoir qu’en terre d’Islam, Satan se fera passer pour un très bon musulman. Et c’est ce qu’il fit sans délai en se convertissant à l’Islam après avoir pris soin d’aller se présenter à l’Église de Nouakchott comme un fervent catholique.

Encore une fois il changea de nom et devint disciple d’un grand cheikh maure de la confrérie Tijaniya mais se proclama sunnite un peu plus tard. Il retournera peut-être, un jour sa veste pour embrasser le chiisme, le salafisme ou sa religion d’origine : l’animisme. Qui sait ? Avec Satan tout est possible, rien n’est impossible ou du moins c’est ce qu’il s’imagine. Quand il est saisi de sa boulimie frénétique et insatiable de vol ou d’arnaque, rien ne l’arrête. Il lui faut à tout prix une ou des proies pour assouvir ses mesquineries. Les vilénies sont devenues une passion, une vocation chez lui.

À Dakar, nous l’avons dit plus haut, Satan était un fervent catholique. Il ne ratait aucun de ses cours de catéchisme. Il ne ratait, non plus aucune messe, aucune célébration cultuelle ou rituelle. Il était admiré et respecté par tous ses coreligionnaires pour sa piété. Ils se rendirent vite compte et à leurs dépens que cette dévotion excessive que Satan affichait ostensiblement n’était qu’un tour de passe-passe. Un objet très sacré et symbolique – pas n’importe lequel donc – fait en or massif, qui trônait majestueusement sur l’autel de l’église était le butin idéal qui pourrait lui rapporter beaucoup d’argent. Satan murit son plan. Une nuit, flanqué de ses acolytes, ils entrèrent dans la maison du Seigneur par effraction. Satan qui connaissait bien son église comme sa poche alla tout droit à pas de loup dans l’obscurité se saisir du crucifix. Mission accomplie – pardon cambriolage accompli – dit-il fièrement à ses comparses. Ils filèrent comme une flèche. Et de s’écrier Alléluia, un crucifix en or massif ! Quelle scélératesse doublée d’une profanation innommable d’un lieu de culte dont Satan se réjouit !

Le prêtre et ses ouailles remuèrent ciel et terre pour retrouver cet objet sacré, valeureux, chargé de symbolique sans la présence duquel au sein de l’église catholique, la messe ne peut être célébrée. Ce n’était donc pas une mince affaire. Mais le prêtre tenait Satan en suspicion pour l’avoir vu en rêve s’emparer du crucifix, lui dit-il. Vérité ou stratagème ? Toujours est-il que l’homme d’église fit part de ses soupçons à la police qui avait été déjà saisie de cette gravissime affaire. Ce vol par effraction mobilisa un grand nombre de policiers dans toute la ville de Dakar. La brigade canine ne fut pas en reste.

Les éléments de la police interpellèrent Satan et le cuisinèrent âprement. L’interrogatoire ne dura pas longtemps. Satan, chasseur inlassable et avide de butin mais grand poltron avoua avoir été l’auteur du forfait. Il fallait alors, tambour battant, retrouver l’objet sacré. Satan leur indiqua le lieu où le trouver. Il l’avait vendu pour une bouchée de pain à un receleur sans scrupule. Satan fut fourré dans un véhicule de police équipé d’un avertisseur sonore assourdissant et d’un gyrophare éblouissant car il y avait urgence. Les avertisseurs spéciaux du véhicule furent activés pour se frayer un chemin et rouler à toute vitesse à travers les routes à fort trafic de la trépidante ville de Dakar. La police devrait arriver chez le receleur le plus rapidement possible avant que le sort du crucifix ne soit à jamais scellé. Elle arriva heureusement à bon port et à temps. Le véreux bijoutier était sur le point de fondre l’objet sacré pour en faire disparaitre toute trace.

Le prêtre et ses ouilles furent on ne peut plus dépités par l’acte impie de Satan et par le sacrilège qu’il a commis dans leur lieu de culte. Cette congrégation le vomit purement et simplement. Il n’y avait plus de place. Il changea son fusil d’épaule et se convertit alors au Protestantisme. Chez les protestants, Satan mis en œuvre le même mode opératoire pour arriver à ses ignobles fins. Encore une fois, il joua les grenouilles de bénitier. Il fit preuve d’une piété ostentatoire mais, il va sans dire, sans foi. Il ne ratait aucune prière, aucune cérémonie du culte. Mais toute cette grande dévotion n’était en fait qu’un écran de fumée. Satan commettait des larcins çà et là. Bien des choses disparaissaient du temple de temps à autre.

Les fidèles se soufflaient à l’oreille que le prosélyte en était l’auteur car cela n’était jamais arrivé dans leur temple. Mais tous ces chapardages n’étaient pas du tout substantiels pour Satan. Le coffre-fort du temple bien garni de billets de banque était dans sa ligne de mire. Par une nuit de pluie diluvienne, il passa à l’action. Il vola la rondelette somme de quelques millions de francs CFA que contenait le coffre-fort. L’effraction et du temple et du coffre-fort lui furent vite imputées. À la police il avoua encore avoir été l’auteur d’un autre vol dans une autre maison du Seigneur. Satan est sans foi ni loi.

Ainsi le va monde immonde de Satan.

À très bientôt pour d’autres histoires d’escroqueries et de vol perpétrées par Satan dans le prochain article. À lire absolument.

 

Layite DIENG

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