Tribune : MOQUER N’EST PAS CARICATURER !

Mbacké Ndiaye est juriste et politologue sénégalais. Il vit à Bruxelles en Belgique.

Savez-vous la différence qu’il y a entre la caricature et la moquerie ? La caricature est toujours lisible tandis que la moquerie est un gribouillis.  Je pense que Charlie Hebdo est passé de la caricature au gribouillis et ce bond est tout sauf qualitatif !

La caricature : un art subtil !

La caricature soutient et inspire la réflexion tandis que la moquerie nie et se fout de la réflexion ! Faire une caricature c’est éloquent à bien des égards mais persister dans cette voie devient vicieux !

C’est comme réaliser une esquisse pour ensuite la mettre en « surbrillance » ! L’insistance est ici révélatrice d’une intention, non dissimulée, de nuire ! La caricature est un art scriptural, culturel, civilisationnel alors que la moquerie est une tare juvénile qui dénote de la platitude de l’esprit et révèle la bassesse des instincts humains !

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Si vous ne percevez pas la limite entre la caricature et la moquerie vous n’êtes plus un « auteur » au sens littéraire du mot vous devenez un « fauteur » au sens civique, moral et éventuellement juridique du terme !

La « faute » induit l’idée de « victime » et partant de « responsabilité » et de « réparation » !

Un auteur dépeint toujours une « œuvre » ouverte à la critique à la remise en question et au relativisme ». La caricature est un « stimulus » tandis que la moquerie est une « blessure » !

La moquerie étant un recul culturel, elle ne correspond ni à l’élan ni au rythme de la France des lumières, la France éternelle ! Charlie Hebdo est devenu abject et c’est, précisément, pour cette raison qu’il n’est plus « français » au sens culturel et civilisationnel de ce terme ! Les puissances du mal l’ont-il délocalisé (médias hors-sol) pour le dénaturer ? La mondialisation a-t-elle eu raison de cet art si subtil, si français et tellement universel ?

Mbacké Ndiaye (Bruxelles)

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