Tribune : Qui n’est pas FIER des Noirs Américains ?

Ethmane Ould Bidiel

Qui n’est pas FIER des Noirs Américains ? Mais aussi qui n’est pas fiers  de ces raz-de-marée de Blancs Américains qui, en un sel jour, se sont soulevés tout d’en coup transcendant  leur inhibition, leur haine, leurs différences et leurs divergences et tous  les clichés pour aller regagner et grossir les rangs de leurs frères jadis leurs esclaves ?

J’étais toujours fiers des Noirs parce que je me suis abreuvé aux sources de William du bois et de Marcus Garvey. À l’école je me suis gargarisé de la sève nourricière de la Négritude d’Aimé Cesaire, Senghor, de Frantz Fanon… J’aimais, j’aime et j’aimerai encore les Noirs parce que mes référentiels H’ratin tout en puisant aux arabes tel que Gamal Abde Nasser se sont inspirés de Maîtres de pensées que sont Martin Luther King, Malcom X et Franz, Nelson Mandela…

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J’avoue cependant que depuis hier, je commence à aimer davantage les Blancs des USA; ceux-là même que j’estimais malgré moi pour leur forte mobilisation lors de la grande marche des droits civiques sous l’égide de Martin Luther King, mais également pour leur élection inédite d’un homme de couleur en la personne  de Barack Obama.

Pourquoi ne pas les aimer, d’ailleurs ?

Il n’y a, en fait, que les racistes, les féodaux fossilisés et les suprématistes aigris de la race, les théoriciens du communautarisme aveugle qui ne pourront pas hélas les aimer.

Oui, hier c’est un autre jour ! Et c’est grâce à lui, son soleil levant que le monde aura à verdir et fera fleurir la terre. Et l’amour reprendra. Alors ne m’en voulez pas de  recommencer à aimer les États-Unis d’Amérique, et ses Noirs mais aussi ses Blancs, ceux-là même que Reagan, les Bush père et fils tout comme le calamiteux et populiste Trump ont failli me faire détester et haïr.

Ne devons-nous pas, nous Mauritaniens de tous bords, nous inspirer de ce sursaut et en  tirer les leçons requises d’amour, d’altruisme et d’acceptation de nos différences réciproquement neutralisées ?

Et puisque nous avons raté l’occasion d’être un modèle que la postérité pouvait  ériger en exemple, et puisque nous avons aussi malgré tous nos atouts échoué dans tous nos rendez-vous avec l’histoire de manière à nous tailler une place au soleil, ne devons-nous pas, mes frères et sœurs, nous inspirer des ces Blancs et Noirs  Américains ! Et à défaut de nous libérer de notre complexe séculier que les esclaves, anciens esclaves et similaires ne soient hommes d’initiative, soyons tous par-delà les langues, par-delà les couleurs, par-delà les ethnies et les castes des prêcheurs des paix, d’amour, d’unité et de cohésion. Soyons, enfin, les citoyens d’un État véritablement de droits.

Ethmane O. BIDIEL

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