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Point de vue : Enième scandale du fonds d’aide à la presse

Comme à l’accoutumée, la distribution du fonds d’aide à la presse a soulevé un tollé au sein de la corporation. La supervision de l’opération confiée à la HAPA a été assurée par une commission ad hoc dont les membres n’ont pas hésité à se sucrer avant de dispatcher le précieux magot sur les centaines de journaux et de sites électroniques dont la plupart sont fictifs, en ce sens qu’ils ne respectent pas les règles les plus élémentaires exigées.

Ainsi, malgré cette inflation de titres, il ne serait pas exagéré de dire qu’il n’existe pas en Mauritanie une presse digne de ce nom. Pourtant, le rôle des médias n’est plus à démontrer. Ils peuvent être des vecteurs de développement s’ils sont soutenus et bien encadrés, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans notre pays.

Aujourd’hui, la presse mauritanienne est dans un piteux état. Née seulement à la fin du siècle dernier, la presse privée, qui est censée être la plus intéressante, est malheureusement dans un état de mort clinique. Elle a fini par creuser sa tombe et aujourd’hui, les rares titres qui continuent à paraître épisodiquement sont à l’agonie.

Ainsi, la presse  écrite a été supplantée par la presse électronique, qui comprend un conglomérat de sites aussi farfelus et aussi peu crédibles les uns que les autres. Cette presse fait face à un manque cruel de journalistes ou de personnel qualifié, et les règles les plus élémentaires de la profession sont foulées au pied.

Cette médiocrité et cette pagaille généralisée sont savamment entretenues par les autorités qui ne souhaitent apparemment pas l’émergence d’une corporation professionnelle et d’un journalisme d’investigation qui feraient des dégâts, dans un pays où les scandales sont légion et où cette presse pourrait trouver un terreau très fertile.

Nos autorités semblent donc avoir opté pour une clochardisation de la presse, d’où la prolifération des organes de toute sorte, des organes parfois tenus par des maîtres-chanteurs, qui s’en servent comme moyen de subsistance voire d’enrichissement.

Et le comble, c’est que les autorités sont plus enclines à traiter avec cette presse de pacotille qu’avec les rares organes jugés plus ou moins sérieux.

Bakari Guèye

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