AUTOPSIE DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT AZIZ

Editor 22 décembre 2019 Contributions, Idées & Débats Leave a comment 957 Views

Constat: La conférence de presse du président Aziz a polarisé l’attention de nombreux mauritaniens. En effet, tout le monde voulait par curiosité savoir ce qu’en serait le contenu.

HYPOTHÈSES

L’amertume du président Aziz repose non pas sur la volonté de respecter de la constitution mais plutôt sur son rôle dans la conquête du pouvoir de Ghazwani.

L’amertume du président Aziz repose sur l’intime conviction que Ghazwani est sa « fabrique » plutôt que sur un espoir de reconquête du pouvoir politique.

L’amertume du président Aziz repose plutôt sur la surprise liée à la découverte de la véritable personnalité de Ghazwani que sur l’opportunisme des députés.

PROBLEMATIQUES

Comment comprendre cette amertume de l’ex président Aziz ?

Pourquoi à l’instar des autres présidents africains qui ont gardé le mutisme après avoir quitté pacifiquement le pouvoir, l’ex président Aziz s’entête-t-il à occuper l’espace public ?

Peut-on ou doit-on mesurer cette amertume en se basant sur le dévoilement de la face cachée de la personnalité de Ghazwani ?

Ne faudrait-il pas voir dans cette amertume le regret et le refus de renoncer aux privilèges liés à l’exercice du pouvoir politique ?

QUELQUES RÉPONSES

Cette amertume est légitime car le président Aziz est convaincu et certain d’avoir tout mis en œuvre pour favoriser l’accès au pouvoir de Ghazwani.

Le refus de s’éclipser doit-être lié au mode de conquête du pouvoir politique. Le président Aziz a déclaré que, lors du coup d’état, il avait « mis sa vie en jeu »

Les privilèges liés à l’exercice du pouvoir politique sont difficiles à laisser tomber. Nul ne peut contester que ces dits privilèges sont énormes dans un contexte sociopolitique de non séparation des pouvoirs et d’absence d’obligation de résultat.

Le dévoilement de la face cachée du président Ghazwani à savoir le semblant de soumission et d’obéissance aveugle au président Aziz a surpris tout le monde. Il est un renard au sens machiavélien du mot.

Abdoulaye Sow, Philosophe