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Interview de M. Demba Diarra, Commission Economique pour l’Afrique/Bureau Afrique du Nord/ Chef Section des normes et assurance qualité/Division de la planification stratégique, du contrôle et des résultats

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Mr .Demba Diarra est l’un des doyens de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA). Au niveau du Bureau d’Afrique du Nord, basé à Rabat (Maroc), il a vu défiler sept Secrétaires Généraux. Il ne serait donc pas exagéré de le qualifier de boite noire de cet organisme. Nous l’avons rencontré à Assouan, en marge de la 34ème  réunion du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et d’experts pour l’Afrique du Nord, qui a eu lieu fin novembre. Nous vous livrons la teneur de cet entretien.

Initiativesnews : Parlez-nous de l’évolution, du cheminement de la Commission Economique pour l’Afrique et notamment du Bureau de l’Afrique du Nord, que vous connaissez bien?

 Demba Diarra : A sa création en 1958, la Commission Economique pour l’Afrique, était la toute dernière mise en place. Avant elle, il y avait la Commission Economique pour l’Europe, la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes et la Commission Economique pour l’Asie et le Pacifique. Donc pour la création de la CEA, les Etats africains ont fait un forcing pour cela. Il y avait au départ sept pays au total dont le Libéria et l’Ethiopie, en plus de la Grande Bretagne et des Etats Unis. Le mandat de la CEA était sur trois fronts : promouvoir le développement économique, mobiliser un partenariat pour donner une caisse de résonnance à l’Afrique et renforcer l’intégration régionale.

La mise en place de la CEA était inspirée par le modèle de l’Amérique Latine, qui avait bénéficié de deux choses : les bureaux sous-régionaux et de deux, elle a bénéficié d’un institut de développement économique et de la planification. Nous aussi on a bénéficié des bureaux régionaux (Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord dont le premier bureau était installé en 1963 à la faveur du Roi du Maroc, à Tanger et puis il y a le bureau de l’Afrique Centrale et le bureau de l’Afrique de l’Est). Aujourd’hui des progrès ont été enregistrés car on s’approche des centres de décision.

 Initiativesnews : A l’ occasion de cette 34ème session, vous avez présenté une communication sur votre plan d’action pour 2020 ; quels sont les grandes lignes de votre programme ?

 Demba Diarra : Pourquoi nous présentons ce plan à nos bureaux régionaux ? C’est le fruit d’un travail entamé depuis trois ans. On avait une programmation biennale mais il y a eu la décision de l’ONU de ramener le plan-programme en annualité. Et ce plan 2020, c’est le premier plan annuel. Toutes les précautions ont été prises pour avoir le feu vert de la tutelle pour défendre ce plan, qui a été approuvé en octobre, avec quelques petits changements.

La programmation annuelle est difficile. Donc, ce premier plan annuel est approuvé sur une base expérimentale. C’est un plan pilote. Les particularités de ce plan, il vient juste derrière la fin de l’exercice de réforme de notre Secrétariat Exécutif. Depuis 2018, il s’est lancé sur une vaste réforme avec l’adoption de nouvelles structures et des directions stratégiques. Ce plan reflète l’ambition du Secrétaire Général. A dix ans de la fin du plan de 2030, on croit ne pas pouvoir atteindre les objectifs, à cause de la faiblesse du budget. Il faut 650 milliards de dollars par an pour que l’Afrique atteigne tous les objectifs des ODD. C’est possible si on est plus imaginatif sur la mobilisation des capitaux. C’est possible, notre Secrétariat Général en fait son fer de lance : développement du secteur privé et mobilisation des financements.

On a combiné la question du genre et la lutte contre la pauvreté, tout ce qui touche le volet social.

On nous a toujours reproché d’être une commission économique. Comment rentabiliser le dividende démographique. Je ne reviens pas sur l’intégration africaine qui est la pierre angulaire. Il fallait tenir compte aussi des réformes du système des Nations Unies qui est en cours. Il y a le groupe de Résidents Coordinateurs qui va être une structure ultra PNUD. Ce plan ambitionne de nous rapprocher avec les autres partenaires du système.

 Initiativesnews : Quel est l’état de votre relation avec les gouvernements de la région. Comment se déroule votre collaboration ?

 Demba Diarra : La CEA, à travers ses bureaux ne sert que de Secrétariat des Etats-membres. Ils aident les Etats dans leurs décisions. La Commission 2conomique, c’est l’organe composé des ministres de l’économie et de la planification, les COM.

Je vois ce bureau travailler plus que jamais avec le système des Nations Unies dans la région. Il y aura un effort ; il faut qu’il y ait une complémentarité et ceci est en train de prendre corps. La mission, c’est de rapprocher le siège d’Addis des Etats membres.

 Initiativesnews : Pourquoi organisez-vous conjointement la réunion du Comité intergouvernemental de hauts fonctionnaires et celle des experts ?

 Demba Diarra : Lorsqu’on organise la réunion des experts, c’est pour valider un questionnement, une stratégie. Les experts viennent en leur qualité personnelle. Le Comité Intergouvernemental est un forum statutaire. Souvent on les tenait séparément. Mais il y a la nécessité de les tenir en même temps car ils sont complémentaires et il y a un relèvement du niveau des débats.

Propos recueillis par Bakari Guèye

Envoyé Spécial à Assouan 

 

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