Voix d’Afriques, c’est le nom du nouveau prix de découverte littéraire qui vient d’être lancé par RFI et les éditions Jean-Claude Lattès. Bios Diallo, notre compatriote, est membre du jury de ce prix de découverte littéraire en langue française qui s’adresse aux jeunes auteurs et autrices du continent.
Bios Diallo est ainsi un homme bien à sa place dans le cadre de ce nouveau prix. Et pour cause: difficile d’aller à un événement culturel, littérature, au cinéma, ou à un concert de musique, au théâtre, ou à une exposition, sans voir le crâne tout ronde de celui que nous appelons le Sultan!
Pour ce qui est de littérature, il peut vous dénicher les genres et les titres les plus insolites! C’est à rendre malade si vous posez des questions à M. Bios! « Monsieur, je pourrai vous donner un texte à lire?» «Connaîtrez-vous une maison d’édition ? Je mets la dernière main à un récit…»
«Dites, est-ce que vous aurez le livre de … ? ». «Moi, vous pourrez m’aider avec le film ou CD de… » «Je cherche les contacts de …» Un vrai écolo des lettres!
Écrivain à la plume inspirée (Les Pleurs de l’arc-en-ciel, Les Os de la terre, Une Vie de Sébile qui traitent de douloureux évènements en Mauritanie), Bios Diallo, après dix ans passés en France, revient en Mauritanie en 2006. Recruté à la télévision nationale mauritanienne (TVM), il anime l’émission Mauritanie Plus qui révèle des acteurs politiques, de la société civile, mais aussi des écrivains et artistes. Le ton libre des débats trouve très vite son audience. Mais l’émission, qui aborde des sujets de fond, dérange et ne fera par conséquent pas long feu. On trouve la parade de l’éloigner du plateau, en le nommant « Conseiller » au Ministère de la Culture !
Journaliste à Jeune Afrique, L’Autre Afrique, Jeune Afrique Economie et Afrique Magazine, il a à son actif de grands entretiens avec l’ancien président mauritanien Moktar Ould Daddah, les écrivains André Brink, Cheikh Hamidou Kane (qui préfaça son livre De la naissance au mariage chez les Peuls de Mauritanie), Stanislas S Adotevi (pamphlétaire du célèbre Négritude et Négrologues), les cinéastes Sembène Ousmane et Med Hondo. Et cette autre brillante interview « Quand petit nègre rencontre grand nègre » en Martinique avec Aimé Césaire, qu’il dit être son maître à penser !
Le poète, toujours créatif, créé l’Association Traversées Mauritanides et lance en 2010 avec de dévouées petites mains des rencontres littéraires. Depuis, avec les Traversées Mauritanides, il donne de la visibilité à des écrivains et en révèle d’autres. Fait découvrir aux publics mauritaniens des classiques et talents venus d’ailleurs : Cheikh Hamidou Kane, Felwine Sarr, Boubacar Boris Diop, Jean Rollin, Ken Bugul, Louis-Philippe Dalembert, Sami Tchak, Fawzia Zouari, Sophie Bessis, Geneviève Damas, Kangni Alem, Tahar Ben Jelloun… Professeurs, étudiants, élèves et simples lecteurs rencontrent des auteurs qu’ils ne connaissaient qu’à travers de silencieux textes. Désormais, à Nouakchott, on côtoie des créateurs de fiction en vrai ! A cela, Bios a ajouté l’ouverture d’une Maison de quartier à la cité plage avec des activités tout public, dont des ateliers d’écriture.
Cette cooptation de Bios dans le jury Voix d’Afriques https://prix-rfi.editions-jclattes.fr/concours/voix-d-afriques, où le lauréat de moins de 30 ans bénéficiera d’une coédition française et africaine avec de nombreux autres avantages, nous paraît judicieuse pour un intellectuel qui s’investit pleinement dans la promotion de talents, d’où qu’ils viennent. Cette 1ère édition, qui a comme président et parrain l’écrivain djiboutien Abderrahman Waberi, finaliste du prix Renaudot 2019 pour son roman Pourquoi tu danses quand tu marches ? (J-C Lattès), est composée d’éditeurs, libraires, journalistes et bloggeurs. Concours ouvert jusqu’au 15 janvier 2020, le prix sera remis en juin à l’occasion de la Saison Africa 2020 à Paris.
Félicitation et courage cher Sultan Bios 1er,
K-Tocka