Snim: Prendre conscience de la situation financière et essayer de la sauver: une priorité de l’Etat et de la Nation

En parcourant rapidement   les  états financiers de d la SNIM  relatifs à la décennie 2009  / 2017, il m’est  apparu  rapidement qu’ils ont évolué en dents d’une gigantesque scie.

De bas vers des hauts, très hauts  pour descendre au plus bas du creux d’un profond puits, pour ne pas dire vers les abîmes.

 

On peut les regrouper durant  la période en 3 en phases en y distinguant :

 

-l’Avant 2010 qui nous servira  de date de référence ;

-les 4 années de grands fastes, 2010 à 2013 ;

– les 4 exercices catastrophiques, de 2014 à 2017.

 

Des pluies d’argent sont, en effet,  tombées pendant les 4 années consécutives de  2010/ 2011/ 2012 et 2013. Les pluviomètres de la  SNIM, ses ordinateurs et les comptables n’étaient pas habituées à recevoir de telles quantités de dollars qui se chiffrent par millier de milliards de dollars  en si peu de temps, ni à les calculer puis à les saisir dans leur comptabilité.

Les Dirigeants n’avaient pas, non plus, l’habitude de gérer, de nager dans de tels fleuves.

Mais, à la date d’aujourd’hui, le lecteur des comptes et l’analyste n’ayant  vu ni herbes, ni arbres pousser, ni des réserves de liquidité capables d’humidifier les zones asséchées et l’environnement immédiat, en cas de besoin, sont  en droit de se demander  par quel  miracle les dirigeants de la SNIM et du pays ont pu transformer, en un temps si court,  ces  pluies diluviennes de dollars en un vent insaisissable sauf à travers des écritures sur du papier. Le vent n’a pas laissé de traces de pluies et il est difficile, en général, de suivre les traces du vent.

 

Nous avons,  malgré cette difficulté, liée à la traçabilité, essayé de déterminer quelques pistes et d’emprunter les chemins permettant de savoir à quoi a servi cet océan d’argent et sur quels affluents il a déversé tant de mètres cubes.

 

Très rapidement, il nous est apparu que, de l’extérieur, il est impossible de satisfaire notre  curiosité, sans risquer les erreurs auxquelles conduiraient de simples hypothèses ou des suppositions, seules à notre portée.

C’est alors  que nous décidâmes de nous orienter vers les directions que la comptabilité permet de cerner pour démontrer qu’il y a besoin de mener des investigations concernant les montants les plus importants pour ne pas perdre de temps  à  auditer ce qui, d’après notre analyse, n’aura  plus de raison de l’être.

Cette méthode par itération élimination a eu le mérite de confirmer- et nous le démontrerons plus loin- que l’essentiel de cette manne n’à pas été affecté aux postes ci après :

-les salaires du personnel

-le remboursement par anticipation  des Des dettes

-les impôts de l’Etat, par exemple

Mais pire encore, elle n’a pas eu d’effet multiplicateur  ou de développement de  la production malgré l’importance des bénéfices engrangés.

 

Enfin, elle n’a pas créé un dispositif ou des moyens  qui auraient pu amortir ou amoindrir les effets du retournement de conjoncture comme celui observé à partir de 2014 et dont l’année 2015 fut la dramatique incarnation

 

PREMIERE PARTIE

Examen des principaux comptes commerciaux et financiers de la SNIM 2010-2013

Le s ventes de la SNIM 2010, 2011, 2012, et 2013

A partir de l’année 2010 le chiffre d’affaires  annuel de la SNIM, c’est-à-dire le montant annuel  de ses ventes, a fait un bond spectaculaire et sans précédent, engendré  par le quadruplement des prix sur les marchés mondiaux. Cette ascension fulgurante va se poursuivre jusqu’en  2013.

Par rapport à 2009 que nous retiendrons comme année de référence dans cette étude, les ventes ont connu, en 2010, un bond de 229,8%, passant de 139 milliards neuf millions  à 319 milliards et 444 millions d’ouguiyas

Le chiffre d’affaires de l’année suivante, 2011, a  enregistré une augmentation de 282 milliards et 746 millions   passant de 139 milliards et neuf millions à 421milliards 755 millions d’ouguiya, soit une progression de 303,4%. Il a donc triplé.

Il s’est maintenu à un niveau  élevé  jusqu’à 2013 dont le chiffre d’affaires a affiché 380 milliards 181 millions.

Pour nous permettre de bien réaliser le caractère astronomique de cette progression, il suffit de révéler que l’écart entre les ventes de 2011 et de 2009 soit 282 milliards 746 millions équivaut aux chiffres d’affaires  des deux  exercices, ceux de 2007 et de 2009, soit :

143 milliards 935 millions + 139 milliards  9 millions = 282 milliards 944 millions d’ouguiyas

Au total, les ventes de ces 4 exercices se sont montés à 1.466 milliards 572 millions d’ouguiya, soit un trillion quatre cent soixante six milliards et cinq cent soixante douze millions d’ouguiyas, soit l’équivalent du budget cumulé de l’Etat mauritanien pour la même période.

Comme vous le savez, le chiffre d’affaires  d’une entreprise correspond à ses ventes pendant une année. Autrement dit, ce sont ses recettes annuelles. C’est le montant total des flux financiers provenant de l’activité relevant de son objet social.

Cette ressource, ce cumul de flux financier entrant doit contribuer, en plus du fonds de roulement et des dettes, en cas de besoin, à faire tourner l’entreprise : financer ses activités commerciales, industrielles, ses investissements, payer son personnel et ses impôts.etc …

La SNIM  étant la plus grande entreprise du pays à capitaux majoritairement nationaux est le premier employeur après l’Etat, nous avons jugé utile de déterminer la part des ventes affectées au frais de personnel et au paiement des impôts de l’Etat. Ainsi apparaîtra leur  poids relatif dans le chiffre d’affaire, pour éviter toute équivoque, ce qui va permettre de déterminer les autres charges relevant notamment de la consommation intermédiaire nécessaire à la production. Des développements pourront être réservés, dans cette étude, à la rentabilité à travers l’examen de l’évolution des bénéfices nets et de leur poids par rapport au chiffre d’affaires, c’est-à-dire aux ventes.

II – LES FRAIS DE PERSONNEL

Année de référence

2009

Evolution

2010

Evolution

2011

Evolution

2012

Evolution

2013

16605 27090 63% 27795 2.6% 44870 61.43% 40937 -9.6%

On constate que les frais de personnel ont   évolué à un  rythme bien inférieur à celui du chiffre d’affaires. Ce qui est normal, la vitesse de ce dernier était  inégalable. Mais l’entreprise aurait pu, dans son propre intérêt, faire preuve de plus de générosité.

En 2010, ils ont progressé de 63% par rapport à 2009 alors que le chiffre d’affaire a plus que doublé.

Après une stagnation en 2011 ( soit 2.6% moins que l’inflation), ils ont fortement augmenté en 2012, de 61.43% par rapport à l’année précédente pour chuter à 9.6% en 2013.

Poids relatif  des frais de personnel dans le chiffre d’affaire

Frais de personnel/chiffre d’affaires

2009      16608/139009*100 soit = 11.94%

2010      27090/319444*100 soit =8.48%

2011      27775/421755*100 soit = 6.8%

2012      44370/345192*100 soit = 12.9%

2013      40937/381181*100 soit = 8.97%

Durant cette période, les frais de personnel ont constitué 10% du chiffre d’affaires ou plus exactement, 9.59% des chiffres d’affaires cumulés.

Il reste à déterminer  le sort de 90% environ de la manne de 1.466.572 encaissée entre 2010 et 2013, l’année 2009 n’est citée ici que pour référence et pour mémoire.

Cela nous donne, faisons le calcul :

1466 Mds 572 Millions-(27 Mds 090 MM+27 Mds 755 MM+44 Mds870 MM+40 Mds 937 MM) soit 140Mds 652 Millions

= 1.325 Mds 920 Millions, à affecter à d’autres dépenses.

 

III – IMPOTS et TAXES en millions

Après une forte progression en 2010 de 109.65% par rapport à 2009 (mais qui inférieure à celle du chiffre d’affaires), les impôts versés à l’Etat n’ont pas connu une progression comparable à celle du chiffre d’affaires.

En effet, le montant cumulé des impôts et taxes sur les 4 années a atteint 132 Milliards 608 millions.

Comparés au chiffre d’affaires réalisé pendant la période, ces impôts et taxes  ont représenté 9.04%. En les déduisant du chiffre d’affaires amputés des frais de personnel, on arrive à :

1.325Mds 920 Millions – 132 Mds 608 MM= 1. 193.Mds 312 Millions .

Les flux financiers sortis au profit de l’Etat et du Personnel ne peuvent susciter légitimement des interrogations ou des investigations,  comme dit le proverbe « rien n’est perdu quand le bon usage est la destination ».

Ainsi la « vache SNIM » aura gardé 81% de son lait dans sa mamelle. C’est le reste qui pose problème, disons-le tout de suite.

C’est l’utilisation de ce montant exceptionnellement élevé (1.200 Milliards, environ), chiffre jamais atteint par le passé et qui ne le sera pas  dans le futur proche, qui mérite investigations, audit,  explications et justifications pour les raisons suivantes :

1 – l’importance de l’enjeu : le montant est presque l’équivalent de 3 à 4 budgets de l’Etat mauritanien ;

2 – malgré l’importance de ses moyens financiers supplémentaires, la production de l’entreprise est restée au même niveau (12 millions de tonnes par an durant les 4 années à l’exception de 2013 où elle a atteint 13 millions) ;

3 – la SNIM  ne peut  se prévaloir de déficits ou de pertes durant cette période, au contraire, elle a engrangé, comme nous le verrons plus loin, des bénéfices faramineux, équivalents  à la moitié du chiffre d’affaires, soit 714 Mds 322 Millions  sur la période, soit un bénéfice annuel moyen de

178 Mds 580 Millions. L’équivalent de 50% du budget de l’Etat.

4 – Ces moyens financiers n’ont pas empêché ni amorti, ni atténué les conséquences résultant de la chute du chiffre d’affaires de la SNIM pendant les 4 années qui ont suivi et que nous examinerons ultérieurement.

En effet, l’entreprise connait aujourd’hui, malgré ce fleuve d’argent, de sérieuses difficultés financières.

5 – Le total de  son  bilan, c’est-à-dire son  patrimoine global, n’a que peu évolué malgré les bénéfices cumulés de 714 Mds 322 Millions ;

Le total des bilans se présente comme suit :

2017      937 Mds 878 Millions

2011      805 Mds 032 Millions

2010      553 Mds 298 Millions

Le total du bilan est donc passé  à  937.878  Millions en 2017 soit une augmentation de 16.5% alors que les bénéfices de ces années a été multiplié 22 fois par rapport à l’année de référence.

Il y a là: soit une évaporation, soit une évasion, soit une alimentation des nappes souterraines.. !! Quel que soit le cas de figure, l’explication et la justification ne seront  pas faciles  à fournir et les investigations seront ardues.

IV – LES RESULTATS NETS

Bénéfices

Les résultats nets d’impôts tels qu’ils figurent dans les états financiers de la SNIM que nous avons obtenus sur Internet s’affichent comme suit :

2010      159 milliards 875 millions

2011      240 milliards 975 millions

2012      143 milliards 379 millions

2013      170 milliards 093 millions

Total 714 milliards 322 millions

 

Taux de progression par rapport à l’année de référence

Comparé à 2009, le bénéfice de 2010 a augmenté de 470,79%, celui de 2011 de 737,23% (plus de 7 fois) ; celui de 2012 de 436,68% et enfin celui de 2013 de 520,41% (soit plus de 5 fois).

Rapportés au chiffre d’affaires,  ces bénéfices (poids lourd) révèlent une très grande rentabilité qui se répercutera positivement sur la trésorerie que les centaines de milliards ont inondée ; ils ont constitué 48,73% des chiffres d’affaires cumulés des 4 exercices.

Pour comprendre l’ampleur du phénomène, les seuls bénéfices de 2010 ont dépassé les chiffres d’affaires de l’année 2009 de 20 milliards 866 millions.

D’une année à l’autre, les bénéfices ne sont plus comparables  à ceux des exercices antérieurs (comme cela se fait habituellement dans une analyse financière) mais à leurs chiffres d’affaires.

Ainsi le bénéficie de 2011 équivaut presque au double du chiffre d’affaire de l’exercice de référence (2009). Cette tendance s’est maintenue durant les 2 autres exercices.

Où sont partis ces fonds? Ont-ils impacté la production ? Ont-ils servi à rembourser par anticipation les dettes?

Non !

On les retrouvera dans la trésorerie,mais nous en avons perdu les traces après. Seules des investigations à l’intérieur de l’entreprise pourront en établir la traçabilité.

V – EMPRUNT PORTANT INTERETS

Année de référence 2009 :

Les emprunts portant intérêts s’élevaient à 58 milliards 103 millions.

Emprunts portant intérêt au passif des bilans 2010 à 2013.

Ils se présentent comme suit :

2010 2011 2012 2013
83 milliards767 millions 124 milliards 049 millions 198 milliards 172 millions 233 milliards 429 millions

Ces chiffres se passent de commentaire.

On occultera les concours bancaires d’une dizaine de milliards.

On constate tout simplement que ce sont des moyens supplémentaires qui se chiffrent à des centaines de milliards qui s’ajoutent à la manne induite par les ventes du minerai.

Ils sont supplémentaires. Un supplément à justifier. Quant à la complémentarité, elle  reste à démontrer.

VI – Les frais financier

Ils sont à mettre en rapport avec l’endettement dont ils représentent le coût

Années objet d’étude
Année de référence 2009 2010 2011 2012 2013
13 milliards 739 millions 22 milliards 596 millions 22 milliards 990 millions 26 milliards 210 millions 23 milliards 969 millions

Total      95 milliards 765 millions

On peut  constater que le montant total payé au titre des frais financiers représentent  en cette période d’abondance d’argent pour la SNIM et de cherté de la vie pour ses cadres et ouvriers équivaut à 68,08% des frais de personnel et 72,21% des impôts dus à l’Etat qui est ,de surcroit, le principal actionnaire.

Faisons ici abstraction de la bonne gouvernance et  revenons en arrière pour soustraire ce montant dont la destination est identifiée  du montant global non identifié (MNI) duquel on avait soustrait les frais du personnel et les impôts, ce qui nous donne :

1193 milliards 312 millions – 95 milliards 765 millions = 1.097 milliards

 

 

VII – TRESORERIE

Année de référence 2009 2010 2011 2012 2013
50 milliards 119 millions 141 milliards 220 millions 313 milliards 280 millions 311 milliards 870 millions 336 milliards 175 millions

Je crois que le bat va commencer à trop blesser. L’abondance de cette trésorerie dans les comptes a dû donner de mauvaises idées et  des appétits à certains  décideurs!!

Ils ont plongé dans cet océan de dollars et d’ouguiya , pour y nager, au vu et au su de tout le monde et ont fini par le transformer en marécage.

D’abord, tout le monde sait, à part les psychopathes, que l’orthodoxie financière recommande et fait l’éloge des avantages de la théorie  «  Trésorerie zéro ».(vous pouvez consulter ce lien sur le concept de la trésorerie zéro)

https://www.petite-entreprise.net/P-3137-88-G1-definition-le-concept-de-tresorerie-zero.html

Comment peut-on comprendre que les comptes bancaires et les caisses de cette  entreprise enregistrent au 31 décembre de 3 années successives l’équivalent du budget de l’Etat mauritanien et l’équivalent presque de ses  chiffres d’affaires. Il a fallu que je visualise à maintes reprises ces chiffres pour y croire.

Pourtant ils sont inscrits  au bon endroit et à l’actif des états financiers des exercices susvisés.

On ne peut que s’étonner de l’importance grandissante de l’endettement et des concours bancaires et des frais financiers à côté d’une trésorerie si large, si excédentaire, si  aisée. Tous les adjectifs sont à épuiser pour qualifier la dimension, les bizarreries de ce paradoxe.

Certes une partie doit financer l’activité et même les investissements, mais une part aurait pu diminuer les engagements et les frais financiers.

Il y a ici de véritables paradoxes et des points d’interrogation aussi grands que les grues et autres engins de la SNIM.

 

DEUXIEME PARTIE

Exercices 2014- 2015- 2016- 2017

Année de référence 2013

Les ventes

A partir de 2014 les ventes de la SNIM  ont commencé à décliner.

Le chiffre d’affaires  de 2014, a diminué de plus de 1/3 par rapport à l’année qui l’a précédé; celui de 2015 a diminué de 2/3 par rapport à l’année de référence. Ce qui ne représente plus que le ¼ des ventes réalisées en 2014.

La dégringolade des ventes au cours de ces années fut aussi forte que l’expansion enregistrée pendant les années antérieures.

La cause, dans un cas, comme dans l’autre, est imputable à la fluctuation des prix des minerais de fer sur les marchés internationaux.

 

Les frais de personnel

Au lieu de diminuer, les charges liées aux frais de personnel, à l’instar des autres charges, sont restées incompressibles, quand elles  n’ont pas connu une corrélation inverse à celle des ventes.

Frais de personnel

année de référence 2013 2014 2015 2016 2017
40 milliards937 millions 44 milliards 560 millions 36 milliards 782 millions 39 milliards 649 millions 35 milliards 836 millions

Ces chiffres sont parlants, car les frais de personnel qui ne représentaient que 9% en moyenne du chiffre d’affaires durant la première période ont frôlé les 40% durant ces années, comme si le personnel prenait sa revanche.

Les impôts et taxes

Les pourcentages n’ont pas évolué car il y a une taxe fixe de 9% du chiffre d’affaires.

Les résultats nets, les pertes

La baisse des chiffres d’affaires (divisés par 3 environ) par rapport à l’année de référence et la stagnation, voire la progression des charges,  ont eu un effet de tenailles sur la rentabilité provoquant, en 2015, une perte de 65 milliards soit plus de 50% du chiffre d’affaires  de la même année.

Déjà, en 2014 le bénéfice net de l’exercice (24 milliards) n’est plus que 10% de celui de 2011, lequel s’élevait à 240 milliards.

A ce niveau il suffit d’observer les ratios dans le tableau de la conclusion :

 

Bénéfices *100/ventes

Année 2014 2016 2017
20762*100/272728 7,6% 4149*100/204149 2,03% 814*100/183095 0,44%

Ces chiffres et ces pourcentages gémissent. Ils nous font mal au cœur et nous ne les commenterons guère !!

Nous avons souligné, avant de les déterminer,  que la perte enregistrée en 2015   équivalait à plus de la moitié du chiffre d’affaires  du même exercice.

Les emprunts portant intérêts

En dépit de la réalisation des bénéfices fleuves qui ont approché Mille Milliards d’ouguiyas durant les années 2010/2013, les emprunts portant intérêt s’élèvent en 2017 à un montant de 159 Mds 343 Millions soit le triple de leur niveau en 2009 et 4fois celui de 2007.

 

Les Frais financiers

Malgré la conjoncture difficile qu’elle traverse et la  situation financière peu enviable qui menace son existence, la SNIM a continué à supporter des charges financières exorbitantes grevant gravement sa rentabilité

2014      22 Mds 614Millions

2015      36 Mds 710 Millions

2016      29 Mds  248 Millions

2017      28 Mds 590  Millions

Soit un total de 117 Mds 162 Millions

La part du chiffre absorbée par les frais financiers s’est élevée à 32,99% du chiffre d’affaires de 2015 et 15,61% de celui de 2017.

Il apparaît donc que ce montant de 117 Mds 162 Millions que constituent les frais financiers supportés durant ces 4 années de vaches maigres d’une vache vachement amaigrie  est bien supérieur la totalité de la recette provenant des ventes de 2015 qui n’était que de 115 Mds  250Millions.

Sur les 4 exercices, la SNIM  a consacré une année et poussières  de travail pour engraisser les banques et les bailleurs .Tout pour les bailleurs, rien pour elle !

Je le  répète et le reformule autrement, la SNIM a consacré  durant ces 4 années la recette d’un exercice  au financement des frais financiers, alors qu’elle vient d’une période de grande abondance d’argent

En effet sa trésorerie au 31 décembre 2011 équivalait  au capital de 44, 71 banques mauritaniennes

La trésorerie au 31 décembre 2013  égalait le  capital de 48 banques

Pourquoi s’endetter autant et déposer tant d’argent dans les banques ?  Pourquoi  ne pas avoir crée sa ou ses banques de dépôt au moment où il y a une prolifération d’agréments pour la création de banque au profit de personnes 100 fois moins liquides que la SNIM et ainsi alléger le poids des charges financière qui s’est élevée durant cette période de vaches anémiques  et amaigries  à la bagatelle  117 Mds 162 Millions s, soit l’équivalent du capital exigé de 16,71 banques de la place ?

Trésorerie

Evolution trésorerie

Année de référence 2013 2014 2015 2016 2017
336175 187143 111214 76780 95360
Trésorerie total actif
336175*100/1120071 30% 187143*100/805032 23,24% 111214*100/998496 11,13% 76780*100/977672 7,8% 95360*100/937878 10,16%
Trésorerie chiffre d’affaire

Le montant de la trésorerie dans le bilan des exercices qui ont précédé l’inauguration de cette phase faisait compétition avec le montant du chiffre d’affaires et le dépassait régulièrement.

Mais la trésorerie a commencé à fondre à partir de 2014.

En effet, par rapport à l’exercice de référence (2013), elle a diminué de moitié en 2014. Elle a diminué de 2/3 en 2015 et de 4/5 en 2016.

En 2017, le montant de la trésorerie de la SNIM ne représente plus que le quart du niveau de l’année de référence.

En jetant un regard éclair sur les ratios ci-dessous vous constaterez les évolutions significatives suivantes :

  • La trésorerie de 2017 n’est plus que de 10% du total de l’actif alors qu’elle se situait autour de 30% en 2013 ;
  • Par rapport au chiffre d’affaires ,au plus bas , la trésorerie n’est plus que de 52% alors qu’elle représentait 97% en 2013 ;

Enfin en 2013, la trésorerie couvrait 3 fois et demie le montant des emprunts portant intérêt, alors qu’en 2017 elle n’est plus que leur moitié.

 

ELEMENTS  DE CONCLUSION

 

C’est par la détermination des points forts et des points faibles d’une entreprise que les lecteurs, évaluateurs et analystes financiers concluent une étude financière, comme celle que nous venons de mener.
Durant La première phase allant de 2010 à 2013, la situation de la SNIM a été   caractérisée  par

les point forts suivants:

1-Les chiffres d’affaires cumulés s’élevaient à des montants astronomiques, jamais atteints, soit 1.466 milliards 572 millions d’ouguiya

2- La rentabilité  cumulée est égale à Total 714 milliards 322 millions, moitié des chiffres d’affaires ;

3- La trésorerie au 31 décembre de chaque année affichait plus de 300 milliards d’ouguiyas.
Toutes ces forces proviennent d’une augmentation du prix du minerai de fer.
Aucune gestion,  aucune politique managériale  aucun  n’en était à l’origine.

En revanche, les points faibles sont attribuables à la politique de management  et de gestion de la Société.

Les points faibles notoires de la période:
1- le recours excessif à l’endettement,  malgré l’abondance des fonds propres;
2- les frais financiers exorbitants supportés et consécutifs à cet endettement;
3- la part réservée des fruits de l’expansion réservée au personnel et à l’Etat   était relativement dérisoire;
4- la Production n’a pas augmenté ( sauf de 10% en 2013),  malgré l’importance des fonds propres sécrétée  et des emprunts contractés, ce  qui aurait permis à la Société de profiter davantage de cette conjoncture exceptionnellement favorable;
5- il va s’avérer à l’examen de la phase ultérieure que les moyens acquis pendant  cette période n’auront pas servi à amortir les chocs futurs.

La deuxième phase, plus proche de nous, et qui va de 2014 à 2017 ( nous n’avons pas obtenu les états financières 2018).
Durant cette phase, le tableau va s’assombrir complètement. Les chiffres vont carrément virer au rouge, la SNIM va gémir, la Mauritanie va en souffrir, la confiance de nos partenaires ne pourra  qu’en pâtir?
La SNIM va t elle y  survivre ou en mourir ? La Mauritanie  va -t -elle être redressée ou succomber à cette mortelle blessure et périr?
En effet, les points forts d’hier se sont métamorphosés en points faibles et à des raisons  d’inquiétude, les points faibles se sont aggravés.
En effet,
1- le chiffre d’affaires a été tantôt divisé  par 2 tantôt par 4;
2 -l’activité, bénéficiaire de plusieurs centaines de milliards durant la première phase, est devenue déficitaire de 65 milliards et plus en 2015 et n’est pas encore revenue au niveau de 2007,
3- la trésorerie a fondu. Le fleuve d’argent s’est transformé en une mare entourée des tuyaux de pompage des créanciers avec le risque de se transformer en marécage avant de sécher complètement,
4- les charges n’ont pas été maîtrisées et ont souvent augmenté,
4- la production reste stagnante ( va- t- on pouvoir la maintenir au même niveau avec l’amenuisement des moyens et des ressources?)
5- les emprunts portant intérêt ont  grimpé,
6- les frais financiers progressent dans l’absolu et leur poids relatif devient lourd et insupportable,
7- la capacité de remboursement devient nulle, ou , si on peut dire, plus exactement négative,  les bénéfices de 2017 ne représentant  plus que 4,5% des frais financiers et les emprunts portant intérêts constituant 200 fois le bénéfice de la  même année.

En fin donnons un exemple qui est indicateur de l’avenir

Le Ratio

Bénéfice /Total des ventes

 

Comparaison du ratio bénéfice/chiffre d’affaires nous permettra de savoir où en est la SNIM.

Elle nous permettra de constater le résultat et l’aboutissement de sa gestion durant ces dix dernières années.

Le bénéfice de 2017 s’élève à 814 millions, ce qui représente 0,44% de son chiffre d’affaire qui s’élève à 183 095 millions, soit 44 centimes de gagné quand 100 $ sont vendus ou quelques khoums lorsque le chiffre de ventes est de 100 ouguiyas.

Pour des raisons pédagogiques et didactiques nous allons montrer la barre à 300 pour que le bénéfice de 2017 puisse s’élever à 1 $ pour 100 OU 1OUGUIYA /100, ce que vous pourriez saisir.

Alors cela nous donne 0,44*3=1,32$/300.

Comparons l’exercice de référence 2013 année de référence

((170718*100)/380181)*3=134$/300, le bénéfice de 2017 n’est plus  que de 1% de celui de 2013.

Mais on peut rétorquer que 2013 fait partie des années exceptionnelles et que la comparaison n’est pas significative ou que nous sommes mal intentionnés.

Alors remontons à 2009 et même à 2007 :

2009      32684*100/139009 = 23,5*3 = 70,5

2007      45441*100/143935 = 31,5*3 = 94,5

Donc en 2007 la Snim réalisait un bénéfice de 94,5$ sur une vente de 300$

2009 la SNIM réalisait un bénéfice de 70,5 $ sur 300$

En 2017 le bénéfice visible seulement  au microscope n’est plus que de 1 $ sur 300$.

 

Des réponses  doivent être fournies aux questions essentielles suivantes:
1- Quelles utilisations a-t- on fait du millier de milliards provenant des ventes et qui a eu d’autres destinations que le personnel et L’Etat entre 2010 et 2013.
2- A quoi ont été destinés le 700 milliards de bénéficie entre 2010 et 2013
3- Pourquoi malgré ces moyens énormes et sans précédent la production de l’entreprise n’a pas augmenté
4- Pourquoi ces ressources n’ont pas été utilisés pour diminuer l’endettement
5- Pire , pourquoi l’endettement a augmenté malgré l’augmentation des ressources et des revenus
5- Pourquoi il n’y a pas eu de politiques financière permettant d’atténuer les frais très pénalisants dans toutes les conjonctures
6- Pourquoi rien ou presque rien n’est resté de la manne des années 2010 /2013 pour amortir les chocs ultérieurs
7- Il y a eu, à chaque fois, dans les caisse de la SNIM  et dans ses comptés bancaires, en 2011 en 2012 et 2013 plus de 300 milliards d’ouguiyas !!! Il y a ici de quoi rendre fou tout gestionnaire de trésorerie. Un Basep était nécessaire pour assurer la sécurité de ces fonds ! Contre X !
8- Pourquoi n’a- t -on pas informé le peuple des tsunamis financiers de la première phase et de la sécheresse accompagnée d’incendies financier en 2015 ?? –

9-Pourquoi Le milliard de dollars d’emprunt, pour augmenter la production de 4millions des dettes n’a pas permis d’augmenter la production ?
10 – Comment la SNIM  va pouvoir sans sortir alors qu’en 2017 son bénéfice n’est plus que 0,44% de son chiffre d’affaires ?

 

 

                                             QUE FAIRE pour sauver la SNIM ?
On ne peut pas s’aventurer à  répondre  à cette  question stratégique avant que ne soient établis un  audit, un diagnostic financiers et un état techniques des lieux  pour tirer  les leçons du passé.
Il faut que des équipes indépendantes, pluridisciplinaires formées d’ingénieurs,  de financiers, de juristes, de sociologues, de spécialistes de ressources humaines soient désignées par Mr Le Président   de la République pour mener ces travaux d’investigation et proposer, dans un rapport détaillé,  une stratégie, un programme, des plans d’action sur la base des audits et des diagnostics approfondis menés de  l’intérieur de l’entreprise et en association avec ses cadres.

 

 

Mohamed OULD MOHAMED EL HACEN

 

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