Les Mauritaniens iront aux urnes dans deux mois pour élire une nouveau président de la République. Le candidat de la majorité au pouvoir, Mohamed Ould Ghazouani fera face à quatre candidats de l’opposition.
Le candidat du pouvoir, Mohamed Ould Ghazouani, général à la retraite, était ministre de la défense jusqu’à l’annonce de sa candidature. L’opposition, elle, ayant échoué à designer un candidat unique, y va en ordre dispersé avec Sidi Mohamed Ould Boubacar, ancien premier ministre soutenu par Tawassoul, dit islamiste modéré, première force politique de l’opposition.
Mohamed Ould Maouloud, député, candidat de l’Union des forces de progrès. Biram Dah Abeid, militant abolitionniste, soutenu par le parti Sawab. Enfin, Kane Hamidou Baba, candidat de la coalition « Vivre ensemble ».
Opposition en rangs dispersés
Une opposition ainsi dispersée pourrait-elle renverser la vapeur face au candidat du pouvoir qui dispose d’une très confortable majorité à l’assemblée nationale et dans les municipalités ? Imam Cheikh Ould Ely, ancien directeur général de la Télévision de Mauritanie et soutien du candidat Sidi Mohamed Ould Boubacar qui, selon lui, ratisse large. « C’est vrai que notre candidat a été adopté par l’opposition à travers trois grands partis mais il a beaucoup de sympathisants et de soutiens dans la majorité, il est donc le vrai candidat du consensus. »
Ce n’est pas l’avis de Sidi Ahmed Ould Ahmed, porte-parole de l’Union pour la République, principal parti de la majorité qui déclare que Ould Ghazouani « a de réelles chances de passer avec un score écrasant au premier tour. »
Sid Ahmed Ould Ahmed fonde son optimisme sur les scores des partis de la majorité aux élections de septembre 2018 : « Nous avions eu 80% des mairies, 13 conseillers régionaux sur 13 et 80% des députés. La dynamique des dernières élections va s’inscrire dans la durée. »
Autre enjeu de cette élection : la transparence. Les candidats de l’opposition jugent la CENI actuelle partisane et demandent son rééquilibrage. « Comment une CENI acquise à 99% au pouvoir peut-elle être indépendante et assurer la transparence du scrutin« , s’interroge Imam Cheikh Ould Ely.
Pour le porte-parole de l’UPR, les partis de l’opposition non représentée à la CENI avaient boycotté le processus de désignation de ses membres.
source : Deutsche Welle