Oumar Ould Matalla : «L’Etat va continuer à travailler pour combler le retard des anciens esclaves»

Oumar OuldMatalla, secrétaire général de l’union pour la République (UPR)

A l’appel du gouvernement mauritanien, une marche contre le discours dit de haine est organisée ce mercredi à Nouakchott. Quelle sont les vraies raisons de cette manifestations. Nous avons rencontré Oumar Ould Matalla, Secrétaire Général de l’Union pour la République (UPR) parti au pouvoir.

IN: Le gouvernement a appelé les mauritaniens à prendre part à une marche  ce mercredi 09 janvier contre ce qu’il appelle le discours de haine. Pourquoi est-il nécessaire d’organiser cette marche ?

Oumar Ould Matalla: L’appel a été lancé par le gouvernement et les forces vives de la nation suite a beaucoup de manifestations de discours qui visent à saper l’unité nationale, la cohésion. Une cohésion que le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a tissée  depuis son arrivée au pouvoir. Il s’est attelé à consolider l’unité nationale avec la prière de l’absent à Kaédi pour régler définitivement la question du passif humanitaire.

« Ces extrémistes des droits de l’homme parlent de l’esclavage. Cette pratique a existé dans ce pays comme dans tous les pays d’un monde. »

Oumar Ould Matalla: Ensuite, le Chef de l’Etat, avec le gouvernement, la majorité, le peuple mauritanien, s’est attelé à s’occuper des couches le plus défavorisées. Il a créé de écoles dans les Adwabas, éliminé les Kebba, sécurisé l’état civil, distribué des centaines des  terrains a ceux qui vivaient dans les ghettos du temps des régimes précédents.

Récemment, des sons qui appellent à la haine, à l’insurrection populaire, qui appellent certaines couches de ce pays à prendre les armes pour s’attaquer à d’autres, ont été diffusés. Nous sommes là pour dire non, pour que le peuple mauritanien, comme un seul homme, se lève pour dire qu’il n’a jamais accepté la division, la haine, pour dire que son unité est une ligne rouge.

Contrairement à l’opposition, nous avons un bilan à préserver. Nous avons travaillé pour que l’unité nationale soit exemplaire. Nous tenons à ce qu’elle reste exemplaire. Les fauteurs de troubles ne trouveront  oreilles pour les écouter. Ce peuple est digne, démocratique. Il sait faire la différence entre le vrai du faux.

 

IN : Ce sont les activistes des droits de l’homme qui sont accusés de porter un discours extrême ?

Oumar Ould Matalla: Ces extrémistes des droits de l’homme parlent de l’esclavage. Cette pratique a existé dans ce pays comme dans tous les pays d’un monde. Mais, très tôt, le peuple mauritanien, par l’intermédiaire de ses gouvernements successifs, a aboli l’esclavage. Le régime du président Aziz est celui qui a le plus fait pour faire disparaître les séquelles de cette pratique. Les érudits mauritaniens ont affirmé que l’esclavage pratiqué ici n’a aucune valeur juridique du point de vue de l’Islam. Les anciens esclaves savent plus que tous qu’ils ont leurs droits. Bien sûr qu’ils sont en retard. Il y a beaucoup de choses à faire.

« Vous vous rappelez de la grande marche contre celui qui a écrit contre le prophète PSL. Le peuple s’était levé comme un seul homme pour dire non. Aujourd’hui, il se lève encore comme un seul homme. »

Oumar Ould Matalla: L’Etat va continuer à travailler pour combler leur retard. Parmi les fils d’anciens esclaves, il en est qui sont ministres, érudits, docteurs, infirmiers, pécheurs….ils sont en fait comme tout le monde. Bien entendu leur proportion dans l’Administration reste encore faible. C’est dû au fait qu’ils ont un retard historique dans les domaines  économique, culture, cultuel, éducatif….L’Etat travaille pour résorber tous ces retards.

IN : Vous avez une idée de ce que sera l’ampleur de cette marche

Oumar Ould Matalla: Cette marche sera un plébiscite car le gouvernement, la société civile, les partis politiques, le peuple sont tous mobilisés pour dire non à l’extrémisme, non au racisme, non aux clivages que certains cherchent à créer au sein de notre société fragile comme  toutes les sociétés.

Il ne faut donc pas jouer avec le feu. Cette marche vise à préserver tout le travail qui a été fait pendant ces dix dernières années. Il n’y a jamais eu en Mauritanie de mort d’homme du fait de la politique. Il n’y en aura jamais.

Nous avons été alertés par un discours raciste, haineux, irresponsable de certains leaders politiques ou de ceux qui se disent humanistes, qui veulent ameuter une partie du peuple contre une autre.

Ce qui est préjudiciable à la paix sociale, au développement, dangereux pour le tissu social. Le Président Aziz s’est toujours dressé contre ceux qui veulent toucher aux constantes de la nation.

Vous vous rappelez de la grande marche contre celui qui a écrit contre le prophète PSL. Le peuple s’était levé comme un seul homme pour dire non. Aujourd’hui, il se lève encore comme un seul homme.

IN : Une partie de l’opposition a décliné l’invitation à cette marche. Elle estime que  le pouvoir, responsable de la désunion des mauritaniens, au lieu de poser des actes concrets appelle à marcher.

Oumar Ould Matalla: Cette opposition cherche toujours à se cacher derrière un rideau d’amalgames, de désinformations. Le peuple mauritanien n’a jamais écouté cette opposition.

 » Ce peuple ne veut pas d’un vide. Ce vide est voulu par ceux qui sont au bord de la géhenne (enfer) »

Il est du côté de ceux qui l’éduquent, qui construisent des écoles, des routes, des aéroports, des universités…ceux qui travaillent pour la paix sociale, la liberté d’expression. C’est d’ailleurs cette liberté favorisée par le président Aziz qui est en partie à l’ origine de certaines dérives.

Avec toutes ces réalisations, le peuple a donné au régime carte blanche pour continuer et parler en son nom. D’ailleurs, si nous somme démocrates, laissons les élus parler, les maires, les partis politiques qui seront à la marche. C’est le peuple, ses représentants, ses syndicats, sa société civile, ses ONG autorisés qui va s’exprimer. Ce n’est pas ceux qui sont dans la clandestinité ou une opposition radicale qui ne voit que du noir. Nous, nous voyons du noir, du blanc, toutes les couleurs avec de yeux de constructeurs.

Le peuple, dans son ensemble, veut que le président continue ses réalisations, continue à préserver son unité. Ce peuple ne veut pas d’un vide. Ce vide est voulu par ceux qui sont au bord de la géhenne (enfer)

IN : La continuité dont vous parlez pour le président de la République, c’est le troisième mandat ?

Oumar Ould Matalla: Cette continuité est réclamée par le peuple dans son ensemble. C’est le peuple qui est souverain. Le président a dit qu’il va respecter la constitution. Ça, c’est le président qui le dit. Mais nous, en tant que peuple, nous réclamons autre chose. Nos élus au parlement ont l’opportunité de nous mettre dans les conditions légales pour que notre président continue. C’est une option. Nous la réclamons.

 

Propos recueillis par BS

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