Nouakchott va abriter les 18,19 et 20 à décembre 2017 les festivités la Journée Internationale de la Vache (JIV). Il s’agit de la troisième édition de la grande manifestation culturelle que l’association Tabital Pulaaku International (TPI) a conçue en 2012 pour créer un espace dynamique de rencontres et d’échanges à travers des activités économiques, scientifiques et culturelles. Après les éditions Cameroun (2013) et Sénégal (2016), c’est à la Mauritanie qu’est confiée la responsabilité d’organiser la Journée Internationale de la Vache. Monsieur Diallo Daouda Samba, Président de Tabital Pulaaku Mauritanie, explique les enjeux de cette manifestation. Entretien…
Initiatives News : Vous allez organiser la Journée de la Vache. Comment se déroulent les préparatifs ?
Diallo Daouda Samba : Merci de me donner l’occasion de parler au public des parents des amis et des voisins ainsi qu’aux téléspectateurs et auditeurs. Il a été décidé d’organiser une Journée Internationale de la Vache en 2012 à occasion de l’assemblée générale de Tabbital Pulaagu International à Bamako. L’intention était d’instaurer une journée internationale pour ressembler les peuls du monde et commémorer une journée au même titre que les autre journées internationales : journée de la femme, journée de l’OUA, journée de l’indépendance, etc.
C’est l’occasion de recevoir des peuls venus de 24 pays auxquels ils appartiennent ; sans compter les peuls de la diaspora. La première édition a été organisée en 2013 au Cameroun. En 2016 c’était au Sénégal que cela a été organisé avec succès. Cette année c’est le tour de la Mauritanie.
« Nous appelons la communauté à redoubler d’effort puisqu’il s’agit de recevoir leurs invités, les invités de toutes les communautés de la Mauritanie : Sonike, Wolof, Poulaar, Maures. »
Évidemment, il y a pression lorsqu’il faut recevoir des invités car on est habités par le souci de bien faire et de ne pas échouer. La communauté a fait de grands efforts. Elle s’est mobilisé de partout, à l intérieur du pays comme à l’étranger pour aider. Notre cousin Bootol Bâ est là depuis une semaine. Il nous fait profiter de sont expertise. Nous appelons la communauté à redoubler d’effort puisqu’il s’agit de recevoir leurs invités, les invités de toutes les communautés de la Mauritanie : Sonike, Wolof, Poulaar, Maures.
Initiatives News : Vous avez dit que les invités sont ceux de toute la Mauritanie, de toutes ses communautés. En quoi alors l’organisation de la Journée Internationale de la Vache va-t-elle être d’un apport positif dans ce pays aux enjeux culturels très marqués en termes de diversité, de reconnaissance et de droits ?
Diallo Daouda Samba : La culture en Mauritanie est caractérisée par sa diversité qui est une grande richesse pleine d’intérêt. Cela implique la cohabitation, les échanges et le partage. Car si les gens cohabitent ils peuvent se transmettre les bonnes manières.
Toutes ces cultures de la Mauritanie sont enrichissantes. C’est pour cette raison que nous voudrons présenter à ceux qui viendront nous trouver toute cette riche diversité, afin qu’ils comprennent que nous partageons ce pays avec nos préoccupations et joies communes. Nous n’allons pas faire du semblant pour leur donner une image qui n’est pas notre réalité. Nous allons vivre tel que nous l’avons fait jusque là. Et c’est notre réalité que nous voudrons qu’ils retiennent de nous : une conviction religieuse commune, une éducation en partage, etc.
Initiatives News : Quelle réaction avez-vous eue des autorités depuis que vous les avez informées de l’organisation de cette manifestation ?
Diallo Daouda Samba : Avant même de demander à organiser cette Journée Internationale de la Vache auprès de l’Association Tabbital Pulaagu Internationale, nous avons été reçu par le ministère de l’élevage qui nous a encouragé en nous disant que c’était une bonne chose que de rassembler le pulalagu ici en Mauritanie.
« Il nous a été signifié également que notre invité de marque qu’est le roi de l’Adamaoua, Aliou Moustapha de Yola sera reçu officiellement avec tous les honneurs protocolaires par le Président de la république »
Depuis nous avons eu des signaux forts du pouvoir. En plus nous plaçons ces journées sous le haut patronage du Président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz. Par ailleurs nous avions un problème de local. Le palais des Congrès que nous avions visé était déjà programmé avant nous. Mais le gouvernement a décidé de nous en donner la priorité. Il nous a été signifié également que notre invité de marque qu’est le roi de l’Adamaoua, Aliou Moustapha de Yola sera reçu officiellement avec tous les honneurs protocolaires par le Président de la république qui le considère comme son invité. Aliou Moustapha est le petit fils d’Ousman dan Fodio. Son royaume s’étend du Nord du Nigéria, au Cameroun et au Tchad.
Le Premier ministre a donné instruction de faciliter toutes les formalités liées à l’arrivée, l’hébergement et au séjour de nos invités.
Initiatives News : Quelles recommandations souhaitez vous ajouter à vos propos ?
Diallo Daouda Samba : Je voudrais tout simplement recommander que la communauté donne le meilleur d’elle-même. Nous n’aurons pas été les premiers à organiser une telle rencontre.
Nous devons apprendre des expériences des autres pour améliorer les choses.
L’expert dont j’ai parlé tantôt est venu justement pour nous aider à éviter les erreurs du passé. Nous appelons tous à répondre présent. Nous aurons des invités de marqués, des invités respectables, des invités honorables. C’est cela l’enjeu pour nous : donner une bonne image de la Mauritanie. Comme je l’ai dit aucune action n’est à minimiser.
Propos recueillis en Pulaar et traduits en français par Kissima Diagana